"Je Suis Un Être A La Recherche..." [PV]

Poudlard, 27.o9.1997, Très tôt dans la matinée :

Qu'est-ce que pouvait bien faire un élève d'une quinzaine d'années au lever des rayons du soleil dans un des couloirs de l'école ? Pourquoi plus précisemment au troisième étage ? Pourquoi ce jeune homme attendait bizarrement devant une statue ? Pour la simple et bonne raison que Gabriel Enfield avait, une fois où il était ammené dans le bureau de Rusard par un préfet, entendu Potter discutant avec la sang-de-bourbe et le rouquin parler d'un passage secret menant à Pré-Au-Lard : juste derrière la statue de la Sorcière Borgne. Il n'avait jusqu'à lors, jamais essayé de quitter le château pour se rendre au village de sorciers mais là, il y avait urgence ! Les allers et venus avec l'extérieur de Poudlard étaient dorénavant interdits, le courrier l'était de même depuis la rentrée. Enfield n'aurait pas penser que cela lui porterait également préjudice. Son frère et lui arrivaient maintenant à cours de farces et attrappes alors que deux semaines venaient de se passer. Ils avaient bien créer leurs propres potions mais, bientôt, ca ne suffirait plus. C'est pourquoi les deux garnements avaient décidé de passer à l'action.

- Tu es sûr de ce que tu avances Gab' ?
- Certain ! Potter l'avait expliqué à Granger et Weasmoche ! Le passage permettrait d'aller de Poudlard à Pré-Au-Lard et on arriverait je-ne-sais-où...
- Je-ne-sais-où ?? Tu te moques de moi ?
- Non ! Je n'ai pas entendu la fin.
- A-t-on le choix de toute façon ?
- Je ne pense pas Evans...
- C'est ton idée Gab' tu te débrouilles !
- Comme tu voudras !

Il était rare de voir les jumeaux se disputer mais ca arrivait. Leurs disputes ne duraient jamais bien longtemps mais ce jour là, Gabriel était bien décidé à prouver à son frère qu'il avait raison et qu'il ramènerait les objets de leurs délits futurs. Il s'était levé très tôt et avait quitté le dortoir sans faire le moindre bruit. Ne s'étant pas coiffé, comme à son habitude, portant un pantalon et une chemise Versace blanc cassé, le jeune homme descendit dans la salle commune et vit l'annonce concernant la tragédie de l'Académie Beauxbatons et le Bal : il avait déjà sa petite idée sur la personne à qui il demanderait de l'accompagner. Réfléchissant à celà mais surtout à comment il demanderait à la jeune fille à qui il pensait, il gagna discrètement le fameux couloir.

- J'ai l'air malin maintenant, je fais comment pour sortir ?

Il s'approcha de la statue et l'observa sans un mot. Il balbutiait parfois sans s'en rendre compte des bribes de ses pensées... Le passage était là, à deux pas de lui et IMPOSSIBLE de franchir le passage.

Toujours Poudlard, même jour, avant midi :

Le jeune Enfield avait passé une bonne partie de la matinée à tenter de rouver un moyen de débloquer cette maudite statue. Il avait tout essayer, tout ce qui lui était passé par la tête et cela allait de demander gentimment à la statue de bouger jusqu'à la chatouiller à certains endroits. Mais aucun de ses moyens n'avait marché ! Résigné, il était parti à son cours de Métamorphose à la limite du retard ce qui lui valu une remarque acerbe de la part du professeur MacGonnagall et un sourire mesquin d'Evans qui savait ce qu'il avait entrepris. Dès que la sonnerie eut retentit, il quitta précipitemment la salle de classe sans suivre la foule des élèves qui allaient à la Grande Salle prendre leur déjeuner. Il allait continuer ! Il réussirait, il le savait, il clouerait une fois pour toute le clapet de ce crétin d'Evans ! De plus, ca lui permettrait d'échapper à LA conversation du jour : les couples pour le bal à venir ! Ce que ca pouvait l'agacer de voir Edward fuir toutes ses groupies, Quantay ne pas pouvoir inviter sa chère Lucianna, les pouffes venir le voir lui, Sevarth avec une poufsouffle... Un peu de tranquilité ne ferait pas de mal.

- Alors à nous deux maintenant !

Mais aucune idée ne lui était venu depuis qu'il avait quitté ce même endroit ce matin. Il laissa échapper un long et fort soupir de desespoir... Pousser la statue ne la faisait pas bouger d'un poil, prononcer des mots au hasard espérant trouver le mot de passe était trop fastidieux. S'adossant contre un mur, il attendait... Quoi ? Il ne savait pas lui-même ! Peut-être qe ca bouge tout seul, qui sait.

L'heure tournait... Des bruits de pas se firent entendre. Secrètement, Gabriel espérait que ce n'était pas un professeur : comment justifierait-il sa présence dans ce couloir désert alors qu'il aurait du être en train de déjeuner à la Table des Serpentards. Se redressant dans une posture plus présentable, il entendait le martèlement des pas se rapprocherde plus en plus.

- Lucianna ! Lucianna !!

- Euh ... Ouais ? T'es qui ?

- Oliver Doyle, je voulais savoir si tu pouvais m'accompagner au bal ...

- Désolé, mais ... Je suis prise Oliver.

- Ah, tant pis, à plus !

Le bal était la première préoccupation de tous les élèves de Poudlard depuis peu de temps. Et, au grand dam de Lucianna, de nombreux intellos boutonneux accostaient n'importe quelle fille voulant venir avec elle le temps de cette satanée soirée, et elle était un des cibles favorites de ces garçons. Problème posé : elle ne voulait pas aller au bal avec n'importe qui. Elle avait pris la grande résolution d'inviter au bal quelqu'un qui lui plaisait vraiment, quelqu'un de tendre, de gentil, de généreux, de ...

- Lucianna, tu veux venir au bal avec moi ?

Ouais, c'était pas gagné, faut l'avouer. Le prince charmant ne se trouvait pas à Poudlard, sinon ça se saurait, vu le nombre de crapauds qu'il y avait ! Elle laissa en plan le dernier malheureux prétendant qui espérait pouvoir danser ne serait-ce qu'un slow avec elle, exaspérée. Pourquoi fallait-il qu'elle soit si belle, si pure, et par conséquent, si connue ? Depuis la rentrée, toute sa famille était sous les feux des projecteurs, et si jusque là ça n'avait pas été franchement dérangeant, depuis l'annonce du bal, c'était devenu réellement gavant. Et elle était la seule fille Enfield à supporter ça, car les quelques idiots qui eurent l'idée de le proposer à Sophie se retrouvèrent pendus par les pieds dans un couloir, la tête colorée en rose et agités d'un rire incontrôlable. Vous étiez au courant que Sophie était dangereuse vous ?

Elle errait dans Poudlard, à la recherche de l'éventuel cavalier qui saurait lui convenir. Autant dire qu'elle cherchait l 'inexistant, mais l'espoir est toujours permit aux rêveuses en quête de perfection, bien que la désillusion ne soit jamais bien loin. Elle passa au troisième étage, d'où elle entendait des rumeurs disant qu'un Enfield cherchait à violer le règlement une fois de plus. Sans d'ombre d'un doute, un jumeau était dans le coup. Aucun jour en ce sombre château ne passait sans qu'un Enfield fasse parler de lui. Un jour Quantay explosait son nombre de conquêtes, un jour Edward faisait du self control pour ne pas s'amuser du cou d'une jouvencelle un peu trop collant, un jour Sophie assassinait sur place Lucianna ... La vie est un film !

Elle arriva enfin vers la statue de la sorcière borgne, passage secret tant réputé. Et comme par hasard, un jumeau s'escrimait à essayer d'ouvrir le passage.

- Evans ? Gabriel ? Dans tous les cas, je te recommande d'arrêter ce que tu essaies de faire, ça sert à rien, il est condamné à la sortie aussi ...

Elle leva les yeux au ciel puis alla faire la bise à son cousin. C'est pas parce-qu'on est pur qu'on fait pas la bise à la famille.

- Dis, tu m'accompagnes au bal ?

BANG BANG

- Evans ? Gabriel ? Dans tous les cas, je te recommande d'arrêter ce que tu essaies de faire, ça sert à rien, il est condamné à la sortie aussi ...

Ouf ! Ca n'était que Lucianna. Une Enfield ne balancerait pas un des siens. Visiblement la jeune Gryffondor ne différenciait pas Evans de Gabriel. Etant leur cousins, les jumeaux trouvaient cela mignon qu'elle les confonde encore depuis tant d'années. Combien de fois les garnements lui répétaient en choeur leur fameux "C'est l'inverse Luce". Mais les jeunes hommes s'en amusaient également et la faisait tourner en bourrique jusqu'à ce que Lucianna éclate de rire ne sachant plus lequel de ses cousins croire. Parfois, elle était même convaincu d'avoir raison qu'elle refusait de les croire.
Lorsque Gabriel entendit la voix de sa chère cousine, le petit bébé Enfield, un fin sourire se dessina sur son visage mais quand celle-ci lui annonça que le passage était bel et bien condamné, il laissa échapper sa mauvaise humeur. Il donna un coup de pied rageur dans la statue de pierre et grimaça légèrement de douleur. C'était très frustrant d'avoir un passage à quelques mètres de soit et d'être dans l'impossibilité de l'utiliser, de franchir cete stupide statue.

- Ce n'est pas vrai !! Evans va me rire au nez... Oui parce c'est Gabriel devant toi chérie ! Tu pourrais faire un petit effort, juste pour la famille.

Comme à son habitude quand il parlait avec Lucianna, Gabriel avait ce ton ironique, railleur mais sans méchanceté. Il allait devoir trouver une autre solution pour se rendre chez Zonko. Tout en y pensant, il entendit sa cadette l'invitait pour le bal. Il avait réussi à oublier toutes ces conversations et voilà que la gryffondor remettait ca sur le tapis. Elle avait raison, depuis la rentrée, les Enfield étaient sous la lumière, sur les feux de la rampe et il ne se passait pas un jour sans qu'on entende "oh vous savez que Sevarth a fait ceci...", "Sophie a encore fait des siennes...", "Je ne sais comment aborder Edward..." etc, etc... S'en était presque fatigant d'être ainsi harcelé. Alors imaginez l'ambiance lorsqu'un bal approchait : Gabriel avait déjà du renvoyer trois binoclardes et deux premières années qui l'avaient pris pour son frère...

Apparemment, Lucianna n'avait pas de cavalier. Elle ? Belle comme un coeur ca ne devrait pas tarder. Seule fille Enfield abordable - oui parce qu'aborder Sophie relevait du suicide mais rien que pour rire, Gabriel espérait voir quelqu'un tenter sa chance - Lucianna devait certainement être courtisée. Aussi le Serpentard haussa les sourcils, ricannant gentimment face à sa demande. Une main sur son épaule, il répondit

- Luce ma puce, je ne peux pas t'accompagner à ce bal, voyons ! Ne me dis pas que personne ne t'a demandé ou alors tu es déçue parce qu'une certaine personne, du genre Quantay, ne t'a pas encore invité ?

Il avait toujours trouvé étrange la relation que ces deux là entretenaient mais bon... I trouvait aussi bizarre que Lucianna ne lui dise pas encore que Quantay l'avait invité. La connaissant, elle aurait sauté partout et ne serait arrêté de crier sa joie que quand elle aurait manqué d'air. Sa cousine était bien étrange...

- T'es lourd Gab ... Tu préfères que j'y aille seule, toute déprimée ? Personne veut y aller avec moi ! Et puis si j'y vais avec Quantay, le lendemain, il se sera fait agresser par Morgan, alors merci hein ! Puis pourquoi Quantay ? C'est pas parce-que je l'aime bien qu'il faut que j'aille au bal avec lui ... Quoi ?!

Lucianna savait très bien que tous les Enfield considéraient sa relation avec Quantay comme pire qu'incestueuse. Mais elle niait tout en bloc, parce-que c'était faux, elle n'éprouvait absolument aucun sentiment pour le joli brun. Mais, bien évidemment, puisque tout ce que pouvait faire Lucianna était analysé scrupuleusement, il fallait qu'il y ait des mauvaises langues parmi tout ça, et à n'en pas douter, Gabriel devait être de ceux là. Mais, elle lui pardonnait, car elle savait bien que l'esprit taquin du garçon n'était pas mauvais envers elle. Lui et son frère étaient justes des éternels gamins, et elle avait beau être la cadette, elle se sentait une âme plus mature que ses cousins.

- Tiens ! Chez Serpentard, tu dois en connaitre des gars mignons ! Allez, cites-en quelques uns ! Que je me retrouve pas comme une quiche le jour du bal, je déteste ça ! Et, j'te préviens Gabriel, si je me trouve personne, je vais t'obliger à danser un slow avec moi, tu vas pas passer à travers ça mon grand !

Oui, elle était décidée à trouver quelqu'un, mais pas n'importe qui non plus. Et si il y avait bien quelqu'un dans ce stupide château qui connaissait du monde, c'était bien Gabriel. Lui qui vannait tout le monde à longueur de journée et essayait de retenir le prénom de chacun pour pouvoir ensuite mieux les piéger était le plus à même de conseiller un mec à Lucianna le temps d'une soirée, et pourquoi pas plus si affinités. Elle passa sa main droite dans ses cheveux en signe de grande impatience. Une seconde perdue à chercher un nom était une seconde gâchée. Et chaque seconde compte, il ne faut pas l'oublier.

- ... Pour ce qui est de la statue j'ai une idée. On pourrait demander à Sophie - enfin, je veux dire, TU pourrais demander à Sophie - une autorisation pour qu'on puisse sortir tous les deux cette nuit, car je pense que je connais un bon sortilège pour dégager le chemin, mais il nous faut le mot de passe. Tu l'as le mot de passe, beau gosse ?

Oui, elle aimait elle aussi le charrier, c'était si plaisant de prendre Gabriel à son propre jeu, de savoir qu'il allait lui même rétorquer ... Il était trop prévisible. Gabriel était certainement le plus adorable des cousins qu'elle avait avec Evans et Quantay. Et Edward dans tout ça ? Oh, Edward, si il passait moins de temps à se regarder le nombril, il serait moins gavant.

- Mais non Boudin, tu ne vas pas y aller toute seule ! Jolie comme tu es, c'est impossible. Surtout si tu m'oblige à danser un slow avec toi... Ne 'inquiète, je vais t'aider ! Rien que pour ca ! Même si je reste persuadé que Quantay n'a pas le courage de t'inviter alors qu'il en meurt d'envie juste parce qu'il a peur de ton frère. M'enfin passons...

Pendant le discours de Lucianna su sa relation avec Quantay, Gab n'avait pas perdu son petit sourire arrogant qui lui allait à merveille. Pourquoi sa cousine refusait-elle d'avouer ce que tout le monde pensait déjà ? Et surtout pourquoi Morgan en voulait-il autant à Quantay ? Qu'ils étaient compliqués les Enfield entre eux... Mais Gabriel aimait beaucoup sa cousine et il ferait tout pour lui trouver un cavalier. Au fond de lui, il était ravi que ce ne soit pas Quantay : leur relation faisait jaser et tout Enfield qui soit n'aimait pas qu'on jase sur sa famille. Non pas que ca le dérangeait ou lui poser problème, mais... Ce n'était pas sain. Même si Lucianna et Quantay ne cessait de nier le fait que tout le monde penser qu'ils s'aimaient, qu'ils avaient des sentiments l'un pour l'autre. Gabriel n'en croyait pas un mot et trouvait que son cousin était lâche, une mauviette face à Morgan. Visiblement la petite Luce était stressée de ne se trouver personne et avait sommé Gabriel de lui trouver quelqu'un.

- Tu sais Sophie connait plus de mond... Mais vous ne pouvez pas vous voir, quel idiot je fais ! D'ailleurs, elle ne voudra jamais me donner cette autorisation si elle sait que j'y vais avec toi chérie... Alors, qui pourrait te convenir ? Pas un Gryffondor évidemment, les Serdaigles sont des crétins et les Poufsouffles seraient une honte pour toi et toute la famille, déjà que Sevarth y va avec cette Typhen... Ca craint mon boudin ! Mais déjà tu fais un bon choix chez les Serpentards, laisse moi réfléchir...

Pour rien au monde il ne voulait voir la petite dernière seule à ce bal. Parmi ses amis à Serpentard, certains n'étaient plus célibataires, d'autres étaient de vrais idiots et ne lui conviendraient pas ou alors de véritables mangemorts dans l'âme, à éviter si c'est pour une gryffondor dans l'âme. Quel casse-tête ! Pourquoi les filles Enfield étaient-elles aussi compliquées ? Sophie ne se gênait pas, elle y allait avec Morgan elle ! Et celui-ci laissait sa petit soeur sur le carreau en interdisant à Quantay de l'approcher. Quelle gentillesse dîtes moi ! Alors qui notre charmant jumeau allait-il proposer à son "boudin" ?

Chez les Serpentards, il y a bien... Douglas O'Reilly, beau jeune homme, intrigant, sympathique... Edward Miller mais je l'aime pas beaucoup, c'est un crétin toujours dans ses cours, une sorte de Granger à Serpentard... Tout mais pas lui s'il te plait... Marvin y va avec sa petite-amie, Liam je ne sais pas s'il a quelqu'un, je me renseignerai pour toi si tu veux... Edward, notre beau-gosse national, je ne sais pas encore mais la nouvelle ne devrait pas tarder à tomber... Il y bien un certain Milo Verziero mais il est à Poufsouffle.

Devant tant de choix, Lucianna ne pouvait que se trouver quelqu'un, quoi que... Elle était parfois si difficile. Elle voulait l'excellence mais elle devrait savoir que l'excellence n'existait puisque l'excellence était les Enfield ! Dur la vie de star à Poudlard...

Au pire, il restera peut-être Evans... Enfin, je ne sais pas... Ma pauvre, je crois que tu es la seule à ne pas t'être trouver quelqu'un ! Boudin, il va falloir te presser un peu !

Ricanant légèrement, le jeune homme s'attendait à une riposte de a cousine. Gabriel se souvint de ces derniers mots : "il nous faut le mot de passe. Tu l'as le mot de passe, beau gosse ?". Mais c'est qu'elle le vannait, petite peste ! Evidemment, Luce savait que son cousin n'avait pas de mot de passe sinon, elle ne se serait pas empressée de le ridiculiser...

Non, je ne l'ai pas ! Tu croyais que j'attendais le dégel avant que tu arrives ? Depuis ce matin, j'essaye de trouver un moyen de faire bouger cette immonde statue ! Tu l'as ce mot de passe ?

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