Chance Selene Lark

Selene, bouge-toi, on va être en retard !
Deux secondes, j’arrive …
Qu’est-ce que tu fais de si important ?


La porte de sa chambre s’ouvrit à la volée, et un intrus entra dans la pièce. De taille moyenne pour ses dix-sept ans, légèrement athlétique, le regard droit et franc, un sourire charmeur qui faisait craquer toutes les filles de Poudlard, j’ai nommé Wolf Lark, le grand frère adoré de la propriétaire de cette pièce. Propriétaire qui était assise en tailleur sur son lit, était en train d’emballer un cadeau. Et qui leva vers son frère ses yeux de la même teinte noisette que les siens. Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de Wolf :

Pour moi ? Oh, c’est gentil, il fallait pas …
Mais non, abruti, c’est l’anniversaire de Typhen le 28, et vu qu’on aura sans doute pas de sortie à Pré-au-Lard d’ici là …
C’est pas bête …
Je sais que je suis intelligente, tu crois avoir eu le monopole des neurones des Lark ?
Mmmh, on verra ça à la fin de l’année, après tes BUSE … Si tu n’as que des OPTIMAL … comme ton frère.
Tsss, allez, dégage donc, Monsieur je-suis-trop-fort-pour-toi …
Tu sais quand même que je t’aime, ma petite Selene ?
Arrête de m’appeler « ma petite » … Et oui, je sais que tu m’aimes autant que je te déteste.

Un éclat de rire et un clin d’œil complice lui répondirent, et son énergumène de frère quitta la pièce. Elle secoua la tête, amusée, et finit le paquet qu’elle était en train de faire avant qu’il ne vienne la déranger. Qu’elle plaça ensuite dans la malle qui attendait au pied de son lit avant de la refermer. Songeuse. Les paroles de son frère lui restait en mémoire. Sa cinquième année. Ses BUSE. Elle allait devoir assurer. Et pas parce qu’elle était la petite sœur de Wolf Lark, non, mais juste parce qu’il le fallait pour son avenir. Elle ne fonctionnait pas comme ça. Elle n’était pas ce genre à être gênée par le fait que son frère soit passé avant elle. Non, parce qu’ils étaient différents. Sur pas mal de points. Déjà, son frère était un … sacré énergumène. Il collectionnait les retenues avec sa petite bande de fauteurs de trouble, les WUKA. Et il était … plus que populaire auprès des filles. Elle, elle était droite. Le règlement, c’était le règlement. Bon, une petite entorse de temps en temps, mais rien de plus. Un respect de l’autorité sans faille. Et puis le garçons … elle avait quinze ans et aucun petit copain à son actif, et sincèrement, elle ne s’en portait pas plus mal. Même si … ah, mais si je vous dis tout tout de suite, c’est plus drôle. Bref, non, pas de pression par rapport aux notes excellentes qu’avait obtenues son frère, ni d’elle, ni de ses parents. Wolf et elle, deux éléments à part. et pourtant, pas mal de ressemblances aussi.

Rien que l’apparence physique. Bon, d’accord, déjà, il y avait un garçon de dix-sept ans et des poussières, et une fille de quinze ans, ça diffère. Mais ils avaient la même couleur d’yeux, d’une délicate teinte noisette, le même nez, droit et fin, , les mêmes fossettes quand ils sourient, et surtout, les mêmes mimiques : le nez qui se plisse façon ma sorcière bien aimée en signe de perplexité, les mouvements de sourcils pour toute occasion … Rien que ça, ça vous donnait une idée qu’il y avait de la parenté dans l’air. Ensuite, c’étaient deux excellents élèves, qui n’auraient pas fait tache dans la maison de Serdaigle. Ils étaient aussi prompts à rire l’un que l’autre, aussi sociables l’un que l’autre, polis, cela va sans dire, sauf qu’elle ne pouvait pas être aussi « gentleman » que lui. Ç’aurait été plus qu’étrange. Ah, et ils s’adoraient. Ils adoraient se titiller, mais elle était toujours là pour lui et elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur lui. Ils avaient également le même sens de la justice, même si Wolf avait plus de maîtrise de lui-même qu’elle face aux injustices. Elle, ça la mettait dans un état de nerfs tel qu’elle aurait pu faire à peu près n’importe quoi. A peu près, hein. Elle n’a pas hérité du côté sanguin de la famille. Sanguin ? Ben un peu sauvage dirons-nous tout du moins. Une fois, son frère s’est battu contre un gars de son année qui avait manqué de respect à sa sœur, et ç’avait pas été beau du tout … Et puis bon …

Chance ? On y va !
J’arrive, j’arrive Papa !

Attrapant sa malle et sa veste, elle dégringola les escaliers. J’entends le lecteur se dire : « Hein , C’est quoi cette histoire ? Elle s’appelle Selene ou Chance ? ». Ben en fait elel s’appelle Chance Selene Lark. Il n’y a que son frère qui l’appelle par son deuxième prénom. Pourquoi ? Et bien tiens, à cause de l’homme qui était en bas des marches et lui tenait la porte avec un sourire fatigué. Il se pencha pour prendre le bagage volumineux mais …

Non Papa, laisse, je vais le faire.
Chance, je peux quand même porter ta malle.
Non, tu sais bien que … c’est bientôt le jour de ton traitement.
Je suis ton père.
Je t’aime Papa.

Un bisou sur la joue, et elle s’échappait avec sa valise en direction de leur voiture, où son frère l’aida à l’installer dans le coffre. Elle capta la regard légèrement peiné de son père au moment où ils montaient dans l’auto. Mais ils avaient et l’un et l’autre qu’il valait mieux qu’elle se débrouille seule sur ce coup là. « le jour de ton traitement ». Officiellement, le père de Chance et Wolf avait une grave maladie, du genre incurable et tenace. Officiellement. Parce que Voldemort était au pouvoir. Et que les personnes comme leur père n’étaient pas du tout bien vues. Cataloguées sous l’étiquette d ‘hybrides. Traqués comme des monstres pour ceux qui ne se joignaient pas à Voldemort. Un loup garou. Elle le savait … elle l’avait toujours su. Contrairement à son frère qui avait du attendre de se retrouver face à face à son père déchaîné. Elle ne savait pas pourquoi, elle ne savait pas comment, elle savait, un point c’est tout. Comment elle le vivait ? très bien, pourquoi ? Son père avait juste un petit problème. Une maladie incurable ? Non, c’était un aspect de lui qu’il ne montrait pas. Tout le monde a une face cachée. Sauf que la sienne était peut-être plus impressionnante. Et elle en prenait soin, de son père. Elle l’adorait. Tout comme sa mère, qui lui lança un coup d’œil bienveillant dans le rétroviseur.




Gare King Cross. Côté Moldu. Le mur est vite passé pour se retrouver sur la voie 9 ¾. Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune fille à la vue de la locomotive rouge. C’était toujours un réel bonheur de retourner à l’école. Même si … elle se força à garder son sourire. Il y avait eu une discussion des plus mouvementées chez les Lark peu de temps avant la rentrée. Sur l’assassinat de Dumbledore. La chute du Ministère. Ce qu’il convenait de faire et de ne pas faire. L’assassin de Dumbledore à la tête de l’école … ç’avait été épique. Mais Wolf avait tapé du poing sur la table en disant qu’il voulait son diplôme de fin d’études, et que ce n’était pas un espèce d’épouvantail à cheveux gras qui allait l’impressionner. Chance avait nuancé en disant qu’en effet, c’était important pour leur avenir, même s’il semblait bien sombre. Elle voulait continuer à étudier. Et surtout, ils ne seraient pas utiles en dehors de Poudlard. Leur père avait approuvé silencieusement, leur mère s’était inquiété, recommandant surtout à son fils de ne rien faire pour contredire l’autorité. Comme si Wolf allait écouter. Chance, elle, savait où elle devait s’arrêter. Il allait falloir accepter les nouvelles règles, cette autorité qu’elle détestait. Ç’avait été très dur après aussi. La perspective des changements la rendait folle. Elle avait fondu en larmes ce soir-là. et son frère était venu dans sa chambre, la trouvant dans un état lamentable. Lui même était plus grave qu’à l’accoutumée. Elle avait finit par s’endormir, bercée par l’étreinte rassurante de son frère. Le temps qu’il était là, tout allait bien. Le temps qu’ils restaient unis. Et Wolf lui avait promis de faire attention. Oui, enfin, ça allait être dur en pratique, surtout à cause de …

Hey beau-gosse ! T'as failli être en retard ! Encore de la faute à pas de Chance hein ?

Soupir exaspéré et demi-tour réglementaire pour voir … un super canon fendre la foule, avec son sourire lumineux, ses yeux du vert le plus guacamoleux qui existe, des cheveux ébouriffés, et une confiance en soi palpable … ce qui est aurait fait le mec de ses rêves s’il n’était pas le meilleur ami de son grand frère et qu’il ne passait pas son temps à l’emmerder. Comme ça, ça n’empêche rien ? Chuuuuut ! Bref, en gros, il s’agissait d’Aidan Ethridge, qu’elle surnommait volontiers …

Heidi … C’est fou comme il y a des gens qu’on n’a pas envie de revoir …

Heidi, bizarre comme surnom ? Non, il suffit de dériver de Aidy. Elle leva les yeux au ciel à son intention, et se détourna. Et faillit avoir une attaque cardiaque. Parce qu’elle était presque rentrée dans un autre ami de son frère. Qui, lui, était effectivement le mec de ses rêves. Dix sept ans, craquant à force de rougir, élève brillant et vrai gentil avec une famille pour la majorité pas facile.

Sev’ … Désolée, je ne t’avais pas vu.

Rrrr, pourquoi fallait-il qu’elle rougisse toujours à chaque fois qu’elle le croisait, ou qu’elle ait l’air si gourde ? N’attendant même pas une réaction de sa part, elle le contourna, attrapant sa malle. Les parents ? restés de l’autre côté de la barrière. Ils préféraient éviter d’avoir à croiser certains parents d’élèves. Ils étaient aussi discrets que possible. Normal. Rapidement, elle se fraya un chemin dans la foule vers les wagons de tête. Elle devait allait … au point de rendez-vous des préfets. Un sourire fier orna ses lèvres. Ça, son frère ne l’avait jamais eu. Ro, oui, un peu de compétition n’avait jamais nui à personne, si ? Chemin faisant, elle repéra quelques visages connus, dont … quelques membres bien connus de la famille présentée plus haut par le … plus que séduisant Servarth. Tous les autres n’étaient pas de sa trempe, notamment les jumeaux qui étaient dans son année, de vraies saletés. Ça ne ferait pas de mal de les envoyer un peu en retenue ceux-là. Edward, à qui elle adressa un sourire. Même si celui-ci était considéré comme le « beau gosse » de Poudlard (bon, avec son frère et … l’autre là, avec ses couettes et ses chèvres), il ne l’intimidait pas autant que son cousin. La vie était bizarre. Elle l’avait aidé une fois à échapper à ses groupies, et depuis, ils se parlaient de temps en temps. mais ce n’était rien à côté de sa pile électrique de cousine que Chance adorait, Lucianna. Qui se dirigeait vers elle, un grand sourire aux lèvres. Une promesse de prendre un compartiment et une discussion avec Typhen, une Poufsouffle de son année qu’elle adorait plus tard, elle faisait route vers le compartiment des préfets. Et la vue d’une certaine silhouette lui fit très légèrement perdre son sourire. Sophie. Evidemment. Un air décidé remplaça sa mine enjouée. Pas question de se laisser marcher sur les pieds.

L’année s’annonçait définitivement mouvementée …


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Personne sur l'avatar: Willa Holland

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Qualité de l'écriture : 5/5
Mise en page : 2/3
Originalité du personnage : 2/2

Total sur 10 : 9
Points accordés : 4.5

Par Sevarth.